Le mécanisme de la douleur
Il existe trois types de mécanismes provoquant la douleur:
-Neuropathique:
Cette douleur résulte d'un dysfonctionnement du système nerveux. Cela peut être dû à une lésion au niveau des nerfs qui sont chargés de détecter la douleur ou bien à une atteinte du système nerveux central qui s'occupe de la transmission des signaux de la douleur (moelle épinière, cerveau...) La morphine agit bien sur ce type de douleur, mais elle n'est pas forcément le meilleur des antalgiques.
-Psychogène :
On regroupe sous ce terme toutes les douleurs que l’on n’arrive pas à classer dans les autres catégories. Ce sont des douleurs sans lésions apparentes et auxquelles on ne trouve pas, malgré un bilan médical approfondi, de raison valable. Il semble probable qu'elles soient le résultat d’un mal-être plus moral que physique, même si elles sont bien réelles.
-Nociceptive :
La douleur résulte de stimulations excessives des récepteurs périphériques qui transmettent un signal de douleur au cerveau par le système nerveux. C’est la plus fréquente car elle correspond aux maux habituels : coups, brûlures, inflammations, fractures…
Petite balade dans le réseau neuronal nociceptif du corps humain afin de comprendre le cheminement de la douleur nociceptive. Celui se fait en de nombreuses étapes, de la stimulation à la conception de la douleur. Pour vous aider à comprendre cela, nous allons simuler une douleur, un clou enfoncé dans le pied par exemple.


Lorsque le clou va toucher le pied, il va stimuler des terminaisons nerveuses, que l'on appelle aussi récepteurs nociceptifs ou nocicepteurs, qui sont présents partout sur la surface du corps au nombre minimum de 600 par cm² sous la peau.


Cet incroyable nombre de nocicepteurs va permettre de localiser très précisément la douleur et va faire naître un message nerveux.
Ainsi, les terminaisons nerveuses, qui auront préalablement capté le stimulus, vont alors transmettre un message douloureux (influx nerveux) comparable à un courant électrique, jusqu'à la moelle épinière grâce à des fibres nerveuses afférentes qui se regroupent pour former les nerfs. Lorsque le message douloureux arrive au niveau de la corne dorsale, un premier relais synaptique va permettre de transmettre l’influx nerveux de la voie afférente à la moelle épinière. Celles-ci permettent une connexion entre le neurone émetteur de la voie afférente et le neurone spinothalamique.
Voyons de plus près ce qu'il se passe au niveau de cette synapse:
Dans un premier temps, le message nerveux fait migrer des vésicules du neurone pré-synaptique vers la fente synaptique. Ces vésicules sont en fait des petites poches remplies de substances chimiques, des neurotransmetteurs. Dans ce premier relais, les substances chimiques sont en fait la substance p et le glutamate. Ainsi, lorsque les vésicules vont éclater, les neurotransmetteurs vont traverser la fente synaptique pour aller se fixer sur les récepteurs du neurone post-synaptique. Chaque type de récepteurs est spécifique à un type de neurotransmetteur libéré. C'est à dire que la substance p ira se fixer sur un récepteur de substance p et idem pour le glutamate.
Plus l'influx nerveux est fort, plus le nombre de neurotransmetteurs sera élevé, plus la douleur ressentie sera grande.

Une fois que les récepteurs ont capté les neurotransmetteurs, le neurone post-synaptique va faire renaître le message nerveux.
Le message nerveux ne met que quelques millisecondes pour arriver jusqu'à ce premier relais. C'est aussi lors de cette première étape que le phénomène de réflexe spontané aura lieu (lâcher le marteau, retirer son pied).
Après avoir passé ce premier relais, le message nerveux continue son cheminement jusqu'au cerveau via le faisceau spinothalamique. Il va remonter la colonne dorsale jusqu'au tronc cérébral qui est caractérisé comme un centre de douleur. Une fois arrivé au thalamus, un deuxième relais synaptique aura lieu sur le modèle du premier. C'est à ce moment-là que la douleur est reconnue consciemment pour la première fois.
Ensuite, l'influx nerveux se dirige vers plusieurs régions du cerveau:
-Le cortex somatosensoriel, qui traite les aspects sensoriel de la douleur (son emplacement, son intensité)
-Le système limbique qui agit sur le comportement et les émotions liés à la douleur
-Cortex préfrontal qui traite les signaux douloureux et coordonne la réponse à celle-ci.