Au niveau cérébral
Les chercheurs, grâce à des expériences réalisées avec de nombreuses personnes, ont remarqué que certaines zones du cerveau intensifient leur activité lorsqu'on est amoureux, comme les zones de la récompense et de la motivation et certaines zones du cortex cérébral.
La neurologie et en particulier l’étude de l’activation de certaines zones cérébrales pourrait-elle nous permettre de mesurer l’amour ?
Pour visualiser l’activité des zones cérébrales les neurologues utilisent des scanners tel que l’IRMf. On peut donc observer les zones cérébrales qui sont activées pour tenter de mesurer l’amour. En effet une douzaine d’aires du cerveau sont activées sous l’effet de l’amour. Considérer alors l’amour comme un simple sentiment, reviendrait à ignorer toutes les répercussions de l’état amoureux sur notre cerveau. «L’amour est un réseau distribué dans le cerveau, proclame le Dr Bianchi Demicheli (Médecin spécialiste en médecine sexuelle aux hôpitaux universitaires de Genève) . C’est un phénomène dynamique!»
Parmi les aires touchées, l’amour va activer aussi bien des zones dans le cerveau reptilien telles que les aires liées à la motivation et à la récompense, que des zones situées dans le cerveau limbique gérant les émotions mais aussi des zones du Néocortex impliquées le système cognitif de l’individu, dans la cognition sociale, influant la capacité de l’individu à socialiser. Même certaines aires corticales très évoluées telles que le gyrus angulaire utilisé lors des compilations mathématiques les plus complexes ou des fonctions langagières très avancées, comme la sémantique, se réveillent elles aussi. En parallèle, il a été noté que les aires connues pour être en lien avec la peur ou l’agressivité se désactivent sous l’effet de l’amour. Le réseau de l’attention et surtout celui des émotions, en particulier l’aire du «self» dans le cortex médial préfrontal sont également très actives. Cette zone du cerveau s’active uniquement pour les émotions qui nous touchent personnellement, pas pour les émotions d’ordre générale.
L’évaluation de l’activité de ces zones sera alors possible grâce à une machine nommée l’IRM(f) : l’Imagerie par Résonnance Magnétique fonctionnelle.
L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) est une application de l'imagerie par résonance magnétique permettant de visualiser, de manière indirecte, l'activité cérébrale.
Il s'agit d'une technique d'imagerie utilisée pour l'étude du fonctionnement du cerveau. Elle consiste à enregistrer des variations hémodynamiques (variation du flux sanguin) cérébrales locales minimes, lorsque ces zones sont stimulées. La localisation des zones cérébrales activées est basée sur l'effet BOLD (Blood Oxygen Level Dependant), lié à l’aimantation de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges du sang. Cette technique ne présente aucun danger connu pour la santé des sujets. En effet, elle n’utilise ni les rayons X, ni les ultrasons, mais fait appel aux champs magnétiques en exploitant des propriétés physiques de la matière au niveau sub-atomique.
L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) nous renseigne donc sur l’activité des différentes régions cérébrales.

Le phénomène physiologique sur lequel s’appuie l’IRMf fut mis en évidence à la fin du 19ème siècle lorsque des neurochirurgiens établirent que les fonctions cognitives modifient localement la circulation sanguine cérébrale. En effet, quand un groupe de neurones devient plus actif, une vasodilatation locale des capillaires sanguins cérébraux se produit automatiquement pour amener davantage de sang, et donc d’oxygène, vers ces régions plus actives.
Or l’hémoglobine, cette protéine possédant un atome de fer qui transporte l’oxygène, a des propriétés magnétiques différentes selon qu’elle transporte de l’oxygène ou qu’elle en a été débarrassée par la consommation des neurones les plus actifs. C’est la concentration de désoxy-hémoglobine (l’hémoglobine débarrassée de son oxygène) que l’IMRf va détecter. En effet, cette molécule a la propriété d’être paramagnétique : sa présence engendre dans son voisinage une faible perturbation du champ magnétique.
L’augmentation du débit sanguin cérébral dans une région plus active du cerveau est toujours supérieure à la demande d’oxygène accrue de cette région. Par conséquent, c’est la baisse du taux de désoxy-hémoglobine (diluée dans un plus grand volume de sang oxygéné) que l’IRMf va faire correspondre à une augmentation de l’activité de cette région.
En soustrayant par la suite l’intensité des différentes régions de cette image d’une autre qui a été préalablement enregistrée avant la tâche à accomplir, on observe une différence dans certaines zones qui « s’allument » aux régions les plus irriguées et donc les plus actives au niveau de l’activité neuronale.

Le temps d’enregistrement qui peut être aussi court (40 millisecondes) et la résolution de l’ordre du millimètre la place au premier rang de toutes les techniques d’imagerie fonctionnelle. Les derniers scanners d’IRMf peuvent produire quatre photos du cerveau par seconde, ce qui permet de suivre le déplacement de l’activité neuronale au cours d’une tâche complexe.

Tout comme l’IRMf, la TEP (tomographie par émission de positons) ou PET SCAN est utilisée en cancérologie pour le suivi des tumeurs.cérébrales. Elle est basée sur l’utilisation d’un traceur marqué par un atome radioactif qui est injecté dans l’organisme et permet d’observer les parties les plus actives du cerveau mais elle est très onéreuse, nécessite l’utilisation de substances radioactives et donne des images de moins bonne qualité que l’IRMf. C’est pourquoi aujourd’hui, l’IRMf est plus utilisée que la TEP en neurologie.
Toutes ces techniques nous permettent d’en savoir un peu plus sur l’intensité de notre sentiment amoureux cependandant ce ne sont que des methodes indirectes qui mesurent les conséquences de l’amour sur notre organisme.