Le fonctionnement de l'amour
Un cerveau très émotif
Les neurobiologistes ont réussi à cerner les régions cérébrales qui s'activent pendant le processus amoureux. Notre cerveau est composé de trois parties : le cerveau REPTILIEN, le cerveau LIMBIQUE et le NEOCORTEX. Le cerveau reptilien est le premier impliqué, il reçoit les sensations, ensuite elles sont envoyées au cerveau limbique qui les transforme en émotion et pour finir en sentiments car elles sont transmises au néocortex. Ces étapes sont à la base de la création de l’amour.

C'est-à-dire que lorsqu’une personne voit quelqu’un qui l’attire passionnément, lorsqu’elle tombe amoureuse, un nombre limité d’aires du cerveau (environ douze) s’activent pour libérer des molécules chimiques euphorisantes comme la dopamine, l’ocytocine et l’adrénaline. Trois zones sont situés dans le cortex cérébral et plusieurs autres sont situés dans des centres sous-corticaux. Logiquement se sont les aires émotionnelles qui s’activent mais l'imagerie cérébrale a pu démontrer que d’autres régions bien plus évoluées et avancées s'activaient également sous l'effet de l'amour.
Lorsque l’on éprouve l’amour-passion, l’aire tegmentale ventrale du sujet (un élément essentiel du circuit de la récompense) s’emballe et lâche des salves de dopamine et de noradrénaline, activant non seulement le plaisir et le désir mais anéantissant à la même occasion tout sentiment de tristesse.
Le noyau accumbens lâche en rafale l’ocytocine – l’hormone de l’attachement, de la fidélité, de l’engagement. L’ocytocine va donc, non seulement favoriser l’attachement et la confiance, mais également réduire la peur.
Simultanément, le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus envoie de la vasopressine, une hormone proche de l’ocytocine mais aux effets très différents. Elle va agir sur l’attraction et va réduire l’anxiété.
Le sang se charge de cortisol, l’une des hormones du stress, permettant au sujet d’être parfaitement à son affaire, de ne penser à rien d’autre, et d’oublier ses éventuelles douleurs.
On a pu aussi montrer que les cerveaux humains amoureux ont un très bas niveau de sérotonine, comme chez les personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (les fameux TOC qui obligent leurs victimes à vérifier 18 fois qu’elles ont bien fermé la porte à clé). Cette quasi absence de sérotonine favorise les comportements hardis et les pensées obsessionnelles… L’amour occupe toutes nos pensées…
Le processus met moins d’un cinquième de seconde à se mettre en place, et peut parfois durer des dizaines années.
Au commencement : la passion...
La toute première sensation est liée aux phéromones qui nous incitent ou non, à notre insu, à aller vers l’autre. Ensuite se manifeste le désir, soit de manière immédiate et explosive avec ce qu’on appelle le coup de foudre, soit au fur et à mesure, de manière plus progressive. La phenyléthylamine, une amphétamine naturelle, qui accentue l'euphorie et l'excitation en est responsable. Certains la qualifient d'hormone de la passion. Son action est renforcée par l’adrénaline et la dopamine qui augmentent le rythme cardiaque et la vasodilatation, d'où les rougissements embarrassants, et la sudation.
... Ensuite vient l'attachement
La passion ne dure pas,elle est fugace. La faute à notre cerveau ; les récepteurs spécifiques à la phenyléthylamine se saturent et perdent toute action. L'hypophyse, une glande du cerveau prend le relais et secrète deux autres neurotransmetteurs-hormonaux : la vasopressine et l'ocytocine. En plus de la dopamine, hormone du bonheur, ces deux molécules provoquent l'attachement. L’ocytocine est l'hormone du premier attachement qui lie l'enfant à sa mère. Elle se déclenche à nouveau dès les premiers rapports sexuels. Les neurobiologistes ont clairement établi le lien entre sa sécrétion et les répercussions physiologiques et surtout émotionnelles.
Et malgré l'effet magique et unique de la rencontre, les symptômes de l'état amoureux sont toujours identiques. Même si l'histoire d'amour diffère ensuite. Cœur qui bat la chamade, manque si l'autre est absent, désir de l'autre, plaisir d'être avec l'autre, allant jusqu'à créer un état de dépendance, pensées obsédantes, expérimentation d'états angoissants, etc.
Tous ces états, ces ressentis trouvent aujourd'hui leur raison d'être dans notre fonctionnement biologique.
Bien sûr tomber amoureux demande une certaine rencontre, mais une fois cette rencontre faite, notre cerveau se met en marche et une réaction en chaîne a lieu par le biais des neurotransmetteurs et des hormones.
Les neurotransmetteurs sont des maillons de communication qui participent étroitement à l’ensemble de l’équilibre de notre corps. Ils gèrent nos émotions, témoignent de nos faiblesses, expriment notre personnalité. A chaque instant différents neurotransmetteurs influent sur notre existence. Amour ou anxiété, sérénité ou colère, agressivité ou dépression, peur ou gloutonnerie sont tous les résultats de l’action de ces particules chimiques. Un neurotransmetteur (ou neuromédiateur) est une molécule chimique qui assure la transmission des messages sur de très petites distances d’un neurone à l’autre, au niveau d’une synapse (Zone de contact entre un neurone et un autre neurone, entre un neurone et une cellule musculaire ou entre un neurone et un récepteur sensoriel). Les neurotransmetteurs sont synthétisés par le neurone qui transmet le message et stockés dans des vésicules au niveau de la zone présynaptique du neurone.


Une hormone est une molécule qui permet de transmettre des messages chimiques. Elle est sécrétée par une glande du système endocrinien suite à une stimulation. Elle est distribuée dans l’organisme par la circulation sanguine et peut donc agir sur des organes plus éloignés dont elle peut stimuler l’action ou au contraire l’inhiber.
Cependant, certains neurotransmetteurs peuvent être libérés dans le système sanguin (et non dans une synapse) et ils auront donc une fonction d’hormone. Ces molécules particulières s’appellent des neurohormones et on va les retrouver dans le système neuroendocrinien et plus particulièrement dans le complexe hypothalamo-hypophysaire. L’hypothalamus reçoit des stimulations via le cerveau, les neurones de l’hypothalamus vont alors envoyer des neurotransmetteurs dans le sang. Ces neurotransmetteurs sont véhiculés par la circulation sanguine jusqu’à l’hypophyse et stimulent ou inhibent la production d’hormones hypophysaires. Ces hormones hypophysaires libérées à leur tour dans la circulation sanguine vont stimuler ou inhiber d’autres organes dont les glandes surrénales qui produisent le cortisol et les catécholamines.

Le sentiment amoureux en particulier est l’un des plus complexes, car à chaque étape du sentiment amoureux, qu’il s’agisse du désir, des émotions, des sentiments et de l’attachement, le cerveau humain se modifie dans son organisation et sa chimie. On identifie aujourd’hui plus précisément les substances chimiques et les réseaux neuronaux qui sont en jeu, notamment la manière dont ils agissent et collaborent.
Les phéromones : la rencontre des cerveaux reptiliens
Dès la première rencontre, à notre insu, notre corps et celui de notre partenaire échangent de multiples informations. Cela grâce aux phéromones, ces composés volatils hérités de notre passé reptilien, et qui en disent long sur nous. Echappées de glandes situées sous les aisselles, autour des organes génitaux et des mamelons, nos phéromones atteignent l’organe voméronasal de notre partenaire. Il s’agit d’un petit organe situé à l’entrée du nez et directement reliée au bulbe rachidien. C’est donc à son cerveau le plus archaïque qu’elles ont transmis notre empreinte olfactive, personnelle et unique…

Elle intervient aussi dans l'augmentation de sécrétion de testostérone.
Au niveau du cerveau, la dopamine joue un rôle fondamental dans le contrôle de la motricité.
C’est aussi une neuro-hormone secrétée par l‘hypothalamus qui inhibe la sécrétion de prolactine par l’hypophyse et interrompt la production de lait maternel.
C’est un précurseur de l’adrénaline et elle intervient dans le fonctionnement cardiaque et rénal.

La phenyléthylamine ou PEA : Le chef de file de l’excitation, c’est la molécule de la passion amoureuse, du « coup de foudre »
En effet, c’est l'amphétamine naturelle de l'amour et du bonheur, car nous la produisons en grande quantité quand nous sommes amoureux. Parfois, elle nous met dans un état euphorique. Elle constitue aussi un élément du chocolat...
En trop fortes concentrations, elle provoque de la nervosité comme chez les amoureux : mains moites, respiration rapide, palpitations cardiaques…
Sa formule brute est C8H11NO2.

L’adrénaline et la noradrénaline sont les neurotransmetteurs du stress et de l’augmentation de vigilance. Ce sont des neurotransmetteurs important pour l’attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l’apprentissage. L’adrénaline est aussi synthétisée par les glandes surrénales et libérée comme une hormone dans le sang, où elle provoque une vasoconstriction sanguine, augmente la fréquence cardiaque et l’hyperactivité. Elle serait impliquée dans l’état de béatitude, mais aussi facilite l’effort et l’attention. Elle diminue également le besoin de sommeil.

Voici sa formule brute : C8H11NO3
La dopamine, l’adrénaline et la noradrénaline font partie de la même famille : les catécholamines.
L’ocytocine est l'hormone de l’attachement et de la tendresse, elle est surnommée « l’hormone du câlinage». Chez la femme la période qui suit l'accouchement, qui est normalement associé à un grand sentiment de tendresse, correspond à des maximums d'ocytocine chez la mère. Par contre chez l'homme, ces maximums se retrouvent juste après l'acte sexuel. Elle provoque la contraction de l’utérus, en particulier lors de l’accouchement et de la glande mammaire lors de l’allaitement. elle provoque une sensation de bien être, la disparition du stress.
Elle favorise l'augmentation de la sociabilité.
Sa formule brute est : C43H66N12O12S2

La vasopressine (ou hormone antidiurétique) : c'est une hormone qui régule la volémie, elle provoque une vasoconstriction et augmente la pression artérielle. Elle est proche de l’ocytocine et au niveau du cerveau humain, elle aussi semble jouer un rôle dans l'attachement à un partenaire mais aussi dans l'apprentissage et la mémorisation (contrairement à l’ocytocine).
Sa formule brute est C46H65N15O12S2

Les endorphines : L’amour entre les personnes augmente la quantité d’endorphines
La présence rassurante de l'être aimé et peut-être les câlins, vont favoriser la production d'endorphines. Cette morphine fabriquée naturellement par le corps exerce comme premier rôle la fonction d’antidouleur mais elle entraîne aussi un sentiment de bonheur. En cas d’orgasme, le corps est submergé d’endorphines. L’expérience gustative du sucre, des graisses et aussi du chocolat produit des endorphines dans le corps. Également, l’état d’ivresse qui peut se produire après un effort physique important est provoqué en partie par l’émission d’endorphines.
Formule brute de la béta-endorphine : C158H251N39O46S

La sérotonine est un neurotransmetteur dont la concentration augmente lors de l’activité sportive, de relations sociales, contacts physiques, passion amoureuse, à une action complexe au niveau de notre système nerveux mais elle et participerait à l’attachement amoureux à long terme. La sérotonine intervient dans la régulation du sommeil, de l’humeur (action antidépressive), de la température, de l’appétit (effet anorexigène). Elle joue un rôle déterminant dans l’adaptation. Enfin, la sérotonine, grâce à ses divers types de récepteurs présynaptiques et postsynaptiques, module l’activité des autres médiateurs.

La dopamine est le neurotransmetteur qui module l’humeur et joue un rôle central dans le renforcement positif. Elle tient un rôle très important car elle possède beaucoup de récepteurs dans la zone du désir et du plaisir de notre cerveau. C'est la molécule du circuit de la récompense au sein du cerveau et donc la molécule du bonheur, de la motivation, de la dépendance et par extension, de la fidélité.
La libération de dopamine provoque une sensation d’énergie et de puissance.